Don’t forget to live (hommage Estelle Balet)

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Mardi matin, un proche me demande si j’ai « lu les nouvelles sur Estelle Balet ». Loin de me douter de la chose, je me rends sur Google et lis avec effroi un article du 24 heures. Je lis une fois, deux fois le titre, me demandant si je ne rêve pas éveillée. Et quel cauchemar.

J’ai connu Estelle 10 ans en arrière, dans cette période de transition entre l’enfance et l’adolescence où l’on cherche ses marques. Un soir à Vercorin chez elle, en 2009, j’ai eu la chance de la côtoyer (et elle de connaître les premières sensations de l’alcool fort, que vous avez sans doute tous expérimentées une fois).

Mais mon expérience la plus forte avec elle, et la plus symptomatique de sa personne, était une sortie au parc Forêt- Aventure à Vercorin. Si vous n’avez jamais testé ce parcours d’accro-branche (et que vous n’avez pas trop le vertige…), c’est une aventure à vivre une fois!
J’étais donc embarquée avec des amies du collège, Estelle et sa soeur. Perchées à 15 mètres de hauteur, on avait deux filles, deux approches. Une Anaïs pétrifiée, s’accrochant aux troncs d’arbre ou à la longe de sécurité comme à la vie. De l’autre, une Estelle conquérante, sautant volontiers d’arbre en arbre, sûre de son matériel de sécurité et de ses capacités. Elle n’hésitait pas non plus à me titiller, me défiant de faire le parcours plus rapidement, les yeux brillant d’espièglerie. C’est cette jeune fille vivace, heureuse de vivre que je retiendrai (une image certes ancienne, mais qui, j’en suis sûre, restera toujours  d’actualité).
Depuis mardi, Estelle n’est plus. Oui elle a pris des risques, ces risques que prend tout rideur parti défier la montagne. « La montagne donne et prend », m’a t-on dit encore hier, phrase qui résume bien la joie extrême de ces sports périlleux, mais aussi la mort qui frappe sans prévenir. La montagne est la dernière demeure d’Estelle, montagne qui la faisait vibrer. Envolée au sommet de son art.

Quand j’ai des baisses de moral, je me dis que je « joue un joker » pour une personne décédée (autrement dit de profiter de la vie pleinement). Partis trop vite d’une maladie, d’un aléa de la vie, les jeunes fauchés par la mort sont malheureusement trop nombreux.
Alors Estelle, si tu m’entends de là – haut, sache que je « jouerai un joker » pour toi.
#rideinpeace

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