Le Charlie Chaplin’s World, musée dédié au talentueux acteur éponyme, est un écrin perché sur une colline à Corsier-sur-Vevey (canton de Vaud en Suisse). Il a ouvert tout récemment ses portes, le 16 avril 2016. Le budget faramineux de plusieurs millions laissait présager d’un grand spectacle (comique?).
Lorsque vous arrivez sur place, une ancienne ferme rénovée rouge brique vous accueille. Ce bâtiment abrite un restaurant ainsi qu’un bar à snack. Lorsque vous avez passé l’accueil (comprendre la boutique de souvenirs) et payé votre entrée (comptez 23.- /adulte), vous voici sur le domaine. L’exposition est divisée en trois espaces: le Manoir Ban, où Chaplin vécut de 1958 à 1977, le Studio, un bâtiment contemporain où un film est diffusé et l’immense terrain devant le Manoir.

A l’accueil, le personnel (très aimable) vous conseille d’installer l’application mobile, qui prodigue des détails supplémentaires et des témoignages. Elle donne une bonne idée de l’ambiance qui régnait dans la maison.
Le Manoir se dresse, tout de blanc vêtu et majestueux, style néo-classique. Selon l’audioguide, le domaine s’étend sur 14 hectares.

Lorsque vous entrez par la porte principale, des hauts plafonds et un escalier en colimaçon vous attendent. Une première statue de Chaplin vous accueille, stupéfiante de ressemblance. J’appréhendais que la présence des statues Grévin rende le tout « kitsch », mais les statues ne sont pas envahissantes et toujours en cohérence avec le thème de chaque salle.
Chaque pièce du Manoir évoque une thématique forte de la vie de Chaplin, avec le mobilier d’époque (d’origine ou facsimilé). Ce mobilier donne une vraie chaleur à l’exposition, et vous aurez même l’occasion de vous asseoir dans quelques sofas et fauteuils pour découvrir des vidéos. Famille, politique, écriture, cinéma, gens célèbres, Charlie Chaplin s’intéressait à tout, avec passion.
Une première salle est dédiée à l’installation de Chaplin à Corsier, à sa famille et surtout à ses combats politiques (critiques du capitalisme, de la surconsommation et de la politique américaine en général).
Ma pièce préférée est le bureau de Chaplin. Nous pouvons découvrir le bureau où il écrivait, et des originaux de manuscrits de scénario, de correspondances et même de dessins. L’acteur retraité s’enfermait des heures dans son bureau pour rédiger et ne tolérait aucun dérangement (il n’avait visiblement ni le dîner à préparer, ni à s’occuper de ses nombreux enfants – au nombre de 8, du moins ceux qu’il a eus avec son épouse Oona).

A la fin de sa vie, Chaplin connu une période de dépression. Il en sortit en écrivant un scénario intitulé « The Freak ». Ce film narrait l’histoire d’une jeune fille à qui il pousse des ailes dans le dos (le film Black Swann n’est pas loin). Un film diffusé dans le bureau montre la fille de Chaplin, Victoria, dotée d’ailes artificielles et s’entraînant à « voler » dans le jardin du Manoir. Quel père fantasque!

Outre son jeu d’acteur comique, j’ai été très touchée par l’attachement de Chaplin à sa famille. Il a eu beaucoup d’enfants, de femmes différentes. Il aima énormément Oona, sa dernière épouse. Une galerie de portraits tapisse un mur du premier étage, avec des moment d’intimité de la famille. Chaplin ne manquait pas d’amuser la galerie avec ses pitreries lors des réunions familiales.

Les statues Grévin sont bluffantes. Elles sont très réalistes, pleines d’expressions, et parfois on se demande parfois si les gens assis sur les canapés sont des statues ou des visiteurs ! Ma statue préférée est celle d’Einstein, qui fut un grand ami de Chaplin. On le découvre dans une salle de bain, figé dans une expression devenue mythique (tirant la langue). Un fait troublant: si vous vous positionnez à côté de lui, vous ne verrez pas votre reflet. Révélation d’une nature vampire ou entourloupe technique, ça nous laisse songeur.

Outre le Manoir, le point fort de l’exposition est son immense terrain (jardin?). Terrain si immense, qu’il permet aisément de faire galoper les enfants Chaplin et d’organiser de longues parties de cache- cache. Le cerisier du Japon sur le long de la promenade est géant et splendide.


Voilà chers amis, c’était mon petit aperçu de la visite du Charlie Chaplin’s World, que j’ai eu beaucoup de plaisir à visiter. Les photos, vidéos et meubles d’époque ont des histoires à raconter pour qui franchit le seuil du Manoir. Charlie était plongé dans un monde de passion, de partage et de rires. Même si la réalité de l’époque était certainement plus dure qu’elle n’est présentée dans l’exposition, elle vaut la peine d’être visité, rien que pour la beauté des lieux.
Il ne me reste plus qu’à dire : Chapeau Charlie !

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