Dimanche soir, j’ai vu ma sœur et nous avons partagé un bout de chemin en voiture. Revenue à la maison, je tâte mes poches, fais les 100 pas, mais le constat est clair : j’ai oublié mon natel dans la voiture de ma sœur, horreur malheur. Déjà bien loin, ma sœur contactée par téléphone (fixe) me promet de me renvoyer mon natel par la Poste en courrier A le lendemain. J’ai donc une nuit et un (voire deux) jours à tenir sans mon Précieux. Cette situation m’inspire les journées spéciales « détox » sans technologie, afin de mieux se détacher de son ordinateur, natels et autres objets pleins de mauvaises ondes. Une idée d’article pour mon blog germe même dans mon esprit. Sauf que mon application mobile WordPress n’est pas accessible sans mon natel…Bon, bon. Ce seront donc avec une bonne feuille de papier et un stylo que je rédigerai l’histoire de mon sevrage cellulaire. Je me rends compte d’un coup que je n’ai pas perdu qu’un téléphone, mais un réveil, un agenda, et un appareil photo. Le natel s’étant promu couteau suisse à tout faire, il héberge aussi mes réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instragram et Pinterest). Mon monde semble s’être rétréci comme un pull en laine à 60 degrés dans la machine à laver. Seul le monde matériel m’est à présent perceptible. Si mes amis tentent de me contacter, ce sera le silence radio. Passé ces multiples constats, je me pose devant la télévision, ce qui ne me réduit pas totalement au statut d’ermite détachée de toute modernité. Le sevrage n’est pas trop brutal pour le premier soir!
Day One : regarder autour de soi
Je me lève donc au jour 1 sans mon natel, réveillée par celui que mon père m’a charitablement prêté pour la nuit. Me voilà prête à débuter la journée, posée dans le train, en route pour la capitale valaisanne. J’y travaille comme fonctionnaire (surnommés « gratte-papier », mais « tape-clavier » me semble plus adapté). N’ayant plus le nez collé à mon téléphone, je lève la tête et observe mon environnement. La population du train se découpe en deux grands groupes. La majorité n’ayant pas égaré son téléphone est absorbée par leur écran. Une autre partie somnole ou partage deux mots avec son voisin. Notre captivité au cellulaire commencerait donc tôt le matin, à l’image des fumeurs et leur cigarette matinale. Les heures passent au bureau sans distraction. Voilà que l’heure du dîner sonne. Quand une belle assiette nous est présentée, l’envie de la photographier, voire de partager ce moment sur les réseaux sociaux titille. Cette fois ce n’est pas possible, on garde l’instant pour nous, en tout discrétion. La bulle de la vie privée semble se renforcer à mesure que l’on ne communique plus sur n’importe quoi à n’importe qui. Une certaine tranquillité s’installe également. On ne se soucie pas de savoir ce qu’ont publié les amis, si on nous a écrit, si les gens ont « liké » notre dernière photo. Seul l’instant présent compte, l’horizon portant aussi loin que celui des yeux. Des idées fusent et je voudrais les partager avec une amie habitant hors du Valais. Vais-je m’en souvenir ? Devrais-je tenir une liste (papier) des idées pendant ces deux jours de disette technologique ? Ces idées sont-elles vraiment constructives ? Un tri se fait entre le nécessaire et le futile. Rentrée à la maison, je me repose devant la télévision, autre moyen technologique mais qui semble poser moins de problème que l’addiction au natel… Une petite entorse à cette détox arrive le soir où je regarde quelques photos sur l’Instagram de mon père. Conclusion de la journée, j’ai survécu. C’est sans doute le principal.
Day Two : on continue sur la lancée et conclusion
Mon Sésame n’étant pas arrivé le mardi matin par la Poste, me voilà repartie dans une nouvelle journée déconnectée. Journée bien studieuse au bureau. Puis en fin de journée, je rentre à la maison et récupère enfin mon Précieux. Ma joie s’apparente à celle que j’avais en recevant mon premier natel, un Nokia 3310 (les anciens savent), noir blanc avec comme unique jeu Snake. Je me remets à jour avec les dernières news. Bon la Terre a continué de tourner semble t-il. Si cette détox fut une belle leçon de philosophie, je suis quand même contente d’avoir retrouvé mon petit monde en boite. On ne se refait pas !

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