En ces temps d’ouvertures et de fermetures incessantes des restaurants suisses, pouvoir s’y attabler tient du vrai miracle. Le miracle s’est produit ce 22 décembre au Café Suisse, le restaurant de la cheffe Marie Robert à Bex. C’était la première fois que nous nous y rendions avec mon compagnon. Nous étions d’autant plus intéressés d’y aller, car l’établissement a récemment rejoint le cercle des « Grandes Tables de Suisse ».
A une quarantaine de minutes de route du Valais, on rejoint Bex, petite ville discrète et surtout réputée pour ses mines de sel. Si vous ne les avez pas encore visitées avec le petit train, je vous le conseille vivement. Le Café suisse, de l’extérieur, présente une façade impressionnante, tout endimanchée dans des décorations de Noël.
La porte franchie, on ne sait pas où poser ses yeux : le grand bar et son alignement de bouteilles au mur, les étoiles de Noël géantes accrochées au plafond, le grand escalier en bois en face de nous, tout nous interpelle. Le mobilier ancien côtoie le très moderne, dans un joyeux méli-mélo coloré. Au moment de nous asseoir, nous avons le choix entre la salle principale au rez-de-chaussée, une salle séparée ou à l’étage supérieur, dans la galerie. Avec mon compagnon, nous nous décidons pour la galerie, car on le sait, d’en haut tout est plus beau! Nous gravissons les marches de bois qui craquent sous nos pieds. Nous voilà installés à une jolie table, avec une vue en contre-bas, comme à l’opéra. On ne vous cache pas qu’on a guigné dans les assiettes des voisins.
Depuis la galerie, la salle principale, son bar et les décorations suspendues. 
L’impressionnant escalier menant au balcon.
Ce soir-là, un menu unique de Noël est proposé. Et quelle poésie! Pour avoir mangé à quelques bonnes tables gastronomiques, je pense que Marie Robert n’a pas a rougir de sa jeunesse. Les plats étaient présentés dans des assiettes originales, une variété de textures et de couleurs, des présentations soignées. Retrouvez dans la galerie ci-dessous les plats servis.
Nous prenons place à notre table, dans la galerie. Nous remarquons que les serviettes ne sont pas disposées de manière conventionnelle, mais allongées telles deux baguettes de pain. 
Premier amuse-bouche: terrine de lièvre et sa gelée des fruits des bois. De la fumée échappait du couvercle, sous l’action de la neige carbonique emprisonnée dessous! De la magie. 
Deuxième amuse-bouche: tartare de daurade avec un trompe-l’œil d’oeuf au plat: gelée de mangue (le jaune) et le blanc à la noix de coco. 
Entrée: tortellinis de homards bleus de Bretagne, émulsion de bisque avec une pulpe de yuzu. 
Plat principal: filet de veau aromatisé à la truffe blanche d’Alba, mousseline de pommes de terre crémeuse, en accompagnement petites gelées de cressons, biscuits de betteraves et billes de navet. 
En dessert, fraîcheur exotique à la mangue en gelée, sorbet ananas, gâteau de chocolat à la mangue et francheur de menthe. 
Petites miniardises pour finaliser ce festin!
En fin de repas, la cheffe Marie Robert est passée à chaque table pour s’assurer que tout s’était bien passé. Elle est montée dans la galerie, sa légendaire chevelure rousse nouée en chignon au-dessus de sa tête (oui je suis attentive aux détails). Nous avons échangé quelques mots, en la complimentant sur sa cuisine originale.
En conclusion, nous recommandons de tout cœur le Café suisse, un établissement conduit par une jeune cheffe et qui mérite sa place parmi les plus grands.
Contact : Le Café Suisse, Rue Centrale 41, 1880 Bex.
Anaïs Zufferey 
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