Cette histoire commence par un craquage de slip. J’aurai pu titrer cet article ainsi, mais j’ai eu peur d’amener mes lecteurs dans un thème tout à fait différent. J’ai donc cassé ma tirelire au moment de choisir un hôtel pour mon week-end spécial « escapade en solo ». En ces temps hivernaux, mon âme a réclamé une trêve, une mise en retrait du tumulte de la société. Après avoir connu le Bristol hôtel de Loèche en solitaire, me voici partie en ermitage dans un refuge de haut standing. Je n’oserais même pas dire le nom de l’établissement, tellement les prix sont prohibitifs. Mais le Black Friday m’offre une excuse de choix : au lieu de payer démentiellement cher, j’ai seulement payé ultra cher (c’est important de le souligner). Je ne savais même pas que les hôtels s’étaient mis à cette tendance capitaliste. Et pour capitaliser à fond sur cette aventure, j’ai pensé vous emmener avec moi au temple de la volupté.
L’hôtel en question est posé tel un petit village à flanc de colline, avec une grande bâtisse principale et des chalets-appartements tout autour. Il est surtout connu pour son Spa, une fierté pour toute la station (oui on parle bien de l’Hôtel des 4 Vallées, je n’ai pas tenu longtemps le secret). A mon arrivée, emmitouflée dans mon attirail de montagne, je regarde le thermomètre qui affiche -5 degrés. Ambiance. Pour entrer dans l’hôtel, je franchis la volée de marches qui sépare le parking de l’entrée. Ce sera sans doute le seul effort du séjour.
Dans le hall tout boisé et meublé avec goût, le maître d’hôtel qui m’accueille s’exprime sur le même ton que les majordomes des grands manoirs. A l’entendre, je m’étonnerai pas de voir passer des hommes en chapeau haut de forme et des femmes en étole de vison. En guise de bienvenue, on m’offre une boisson dans le lounge à côté de la cheminée. Toute vitrée, elle diffuse une douce chaleur dans le hall. Un doux fumet qui marque le début d’un week-end hors du commun.
Ma chambre du troisième étage entre dans la catégorie « mer de glace ». Sans vue, sa baie vitrée donne directement sur un mur. On croirait presque à un mur d’escalade, avec des pierres qui pourraient tout à fait servir de prises. Est-ce pour permettre aux amant-e-s de s’enfuir en vitesse quand les conjoint-e-s rappliquent? Côté bruit, la chambre semble bien insonorisée, jusqu’à ce que mes voisines déboulent dans la leur à coups de cris aigus. Est-ce la richesse qui rend survolté, ou la neige?
Le matin, le buffet du petit-déjeuner est bien garni, avec de la charcuterie, des fruits, des viennoiseries et différents jus et boissons chaudes. Spéciale mention pour le muffin à l’abricot qui est moelleux comme un nuage.


L’épreuve du restaurant
Manger seule est sans doute le moment le plus bizarre du séjour. A l’arrivée au restaurant, le sommelier me place en périphérie, ce qui me permet d’avoir une vision sur toute la salle. A voir les autres convives, seule ou accompagnée revient parfois au même. Les gens sont sur leur téléphone ou fixe le plafond, soudainement plus absorbé par la qualité du crépi que leur compagnon de table. En attendant, je sors un livre (« Les enfants sont rois« , de Delphine de Vigan que je recommande). Le serveur est presque désolé de m’interrompre dans ma lecture, mais je m’interromps volontiers pour déguster ma pizza !
Dans les vapeurs du Spa
Ce centre thermal est la raison principale de mon séjour ici. Tout est spacieux, à l’image des lieux. La piscine extérieure à débordement est un enchantement en hiver. Tout en blublutant, on regarde la neige tomber sur les chalets et les montagnes en face. Ensuite, le choix des activités est vaste : hammam, piscine salée, froide, chambre à -20 C. Mon chouchou est sans doute le sauna. Tout vitré, il donne sur la salle de repos, qui elle-même offre un large panorama sur la station. Toute enveloppée dans la chaleur et de l’odeur du sapin, je me laisse aller à la rêverie dans ce cocon scandinave. Au niveau sonore, j’ai mieux apprécié le silence le vendredi que le samedi, qui reçoit d’avantage de visiteurs de l’extérieur de l’hôtel.
La conclusion
Si j’ai profité au maximum de cet hôtel de luxe, je sentais néanmoins que n’étais pas « assez riche » pour ce genre d’endroits. Serait-ce l’opulence des lieux ou la présence des gens fortunés? Va savoir… Il faut dire que Nendaz qui était autrefois une station familiale est devenue très chic, pour rattraper des stations telles que Crans-Montana ou Verbier. Au final, vous pouvez simplement venir au Spa ou aller skier pour la journée. L’essentiel est de prendre du temps pour soi !
Merci pour votre lecture,
Littérairement vôtre,
Anaïs
Manger à Nendaz
Trattoria dei Savi : situé en plein cœur de Nendaz, ce resto italien propose une grande carte de pizza et divers mets italiens.
Restaurant des flambeaux : le patron de cette pizzeria se montre brut de décoffrage de prime abord, mais s’avère très gentil et d’une efficacité redoutable. Pizza à pâte fine, craquante et savoureuse.
Café resto « La Nendette » : ce café ne paie pas de mine de l’extérieur, mais est tenu par une très gentille dame très serviable. Petite restauration proposée pour le repas de midi.
Hôtel Nendaz 4 Vallées & Spa, Ch. des Cibles 17, 1997 Nendaz


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