Sur les sentiers de Tinos (Grèce)

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Peu de gens connaissent Tinos, une île discrète proche de Mikonos. Elle offre pourtant le charme de la Grèce sans les hordes de touristes. Pour la rejoindre, nous avons volé de Genève à Athènes. Ensuite, nous avons embarqué dans un immense ferry depuis la ville de Rafina. Le bateau est à quai, la passerelle béante. D’impressionnants camions et voitures s’engouffrent dans ce ventre de fer. Les passagers piétons, quant à eux, s’installent dans les niveaux supérieurs. Le ferry démarre pour quatre heures de navigation. Durant le trajet, on admire les différentes îles qui défilent au hublot. Un petit arrêt avant notre île, celle d’Andros (oui comme le nom du yogourt aux fruits).

Arrivés à terre, nous avons récupéré notre voiture de location au port, puis pris nos quartiers au petit hôtel Marathia. Cet établissement, qui a littéralement les pieds dans l’eau, possède 8 chambres et un restaurant de l’autre côté de la route. Ainsi, au matin, le petit-déjeuner se prend avec le bleu de la mer, au doux bruit des vagues. Le gérant de l’hôtel, Marinos, un barbu de grande carrure, explique volontiers l’histoire cet établissement qui fut jadis la simple maison de ses parents. Au menu, une carte très raffinée qui plaira aux épicuriens. Si on a un budget serré, on mangera plutôt en ville pour trouver des plats typiques (moussaka, tzatziki, courgettes grillées, poisson,…). En dessert, certains restaurants offrent un Baklava, douceur composée de pâte phyllo, de noix et de miel.

Au centre de la capitale, appelé Chora, on sillonne dans les petites ruelles remplie de magasins touristiques, mais aussi d’icônes religieuses. Il faut savoir qu’une église se situe dans les hauteurs de la ville (Panaghia Evanghelistria). Tous les jours, des pénitents font la montée vers cet édifice à genoux, en implorant des faveurs telles que retrouver la santé, avoir de l’argent ou un enfant.

Un jour, nous avons visité le domaine viticole de T-Oinos (prononcer Tafinos). Le vignoble est situé sur un plateau où les chèvres sauvages gambadent. Le climat est très sec et les vignes s’adaptent à la géologie particulière du terrain. En effet, de gros blocs de granit jonchent le sol et il n’est pas question de les bouger (ils sont classés au patrimoine universel de l’Unesco). Thanos Georgilas, l’œnologue du domaine, nous a présenté les différents parchets et les méthodes de culture. Après avoir travaillé pour des grandes caves à Bordeaux (Château Latour) et à Nappa Valley (Opus One), il est heureux d’apporter son savoir-faire à Tinos. Un vin très connu est la Mavrosé (un jeu de mot alliant les mots rosé et le cépage « Mavrotragano »). Le cépage dominant sur l’île est un blanc nommé Assytirko.

Pyrgos

Nous avons fait un peu de route pour arriver à Pyrgos, en nous arrêtant pour admirer des moulins au bord de la route. Il faut dire que le vent est omniprésent sur l’île. Après avoir visité la ville de Pyrgos, ses ruelles, ses maisons blanches et bleues, nous avons pris de la hauteur vers le Musée de la marbrerie. Au dîner, nous avons mangé au restaurant le Thalassaki à Ysternia. Particularité, les vagues s’introduisent directement sur la terrasse! Cela fait partie de l’attraction des lieux. Il est, sans aucun doute, l’un des meilleurs restaurants de l’île.

Tsoclis Museum (Kampos)

Combien de fois avez-vous visité un musée dont l’artiste est décédé ou absent ? Cette fois-ci, nous avons eu la chance de tomber directement sur lui. Kostas Tsoclis, âgé de 95 ans, a échangé avec nous dans un français parfait. En effet, il a vécu une partie de sa vie en France. Artiste multiple, il aime peindre, ajouter des pierres en relief à ses toiles pour ajouter de la dimension. « Il ne faut pas réussir dans la vie, il faut juste essayer encore et encore », nous a-t-il dit, philosophe. Une belle rencontre. Nous étions tranquilles dans ce musée intimiste, à contempler ces œuvres. D’autres peintures sont exposées dans une grande salle annexe, actuellement en travaux. Grâce à l’artiste, nous avons pu la voir en avance. Dans une atmosphère plutôt sombre, on découvre des toiles avec des écritures en grec où sont projetées des taches de peinture rouge. En fille de vigneronne, elles évoquaient pour moi des taches de vin.

Agapi

Après une marche depuis le village de Volax, nous avons mangé dans une charmante auberge familiale à Agapi. En entrée, l’aubergiste nous a proposé des artichauds qu’elle cultive elle-même. Un couple de français, attablés à côté de nous, nous a conseillé de visiter le village de Ktikados.

Ktikados jusqu’à Chora

Pour conclure, je vous propose une revue de notre découverte du village de Ktikados, puis de notre descente jusqu’à l’église de Chora. Avec une vue à couper le souffle sur la mer, les villages blancs au loin.

Une réponse à « Sur les sentiers de Tinos (Grèce) »

  1. Avatar de Un petit tour de l’île de Paros – Anaïs Zufferey

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