L’agonie d’un roi (Aussie Open 14)

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L’Open d’Australie est un tournoi majeur du circuit de l’ATP (association du tennis professionnel). Ce n’est pas un match aisé à cause de la température tropicale qui règne (la température plafonne à 40 degrés). Un journaliste a même fait cuire un œuf au plat sur une chaise à côté de lui. Il faut voir aussi la sueur qui dégouline sur les sportifs, qui témoigne de la température caniculaire des lieux. Dur à imaginer quand on est en Suisse et que l’hiver bat encore son plein.

On était habitués de voir Djokovic en finale, accompagné de Rafael Nadal, Roger Federer, mais cette année réserve une surprise de taille. Après avoir battu le géant Djokovic (appelé le « maître des lieux » pour l’occasion), c’est le suisse Stanislas Wawrinka qui se retrouve face au Taureau de Manacor. Wawrinka a du attendre longtemps pour arriver à un tel niveau et a demeuré très longtemps dans l’ombre de Roger Federer. Mais ce jour, 26 janvier 2014, restera gravé dans sa mémoire à jamais.

Le premier set a déjà très bien débuté pour Stan. Nadal n’est pas au top de sa forme et rate de multiples occasions. Il faut savoir que Nadal a de nombreuses ampoules aux doigts. Le suisse remporte donc le premier set.

Deuxième set, coup de théâtre. Nadal se penche en avant, le visage déformé par la douleur. C’est son dos qui lui porte préjudice. Nadal finit par quitter le court pour se faire soigner, laissant Wawrinka en plan sur son banc. On connaît le caractère grognon et affirmé de Stan. Fidèle à lui-même, il exige de l’arbitre de chaise qu’il lui explique le problème de Nadal, ajoutant qu’à « chaque match » c’est ainsi que cela se passe. L’arbitre n’est pas plus informé que lui et Wawrinka ronchonne. Je frémis au fond de mon canapé, lui intimant de se taire, de peur qu’il se prenne un avertissement pour trop secouer l’arbitre de chaise. Au chapitre des avertissements, Nadal en a déjà récolté un pour avoir traîné à faire son service.

Nadal revient, sous les huées du public. La Twittosphère s’emballe. Ce n’est pas l’habitude du public d’humilier un tel champion. Je viens d’apprendre un verbe en anglais, « to boo » (huer) , donc « the public is booing », ce qui est assez amusant à prononcer. On le sent au bout du rouleau. En effet, il n’arrive même plus à servir. A la prochaine pause, Nadal se fait encore une fois masser par la soigneur.  Il semble au bord des larmes. Je n’ai jamais vu ce champion dans un tel état de déconfiture. Le commentateur de TSR2 commente avec justesse que Nadal a sans doute reçu des anti-inflammatoires et que sa rage va revenir au galop sous peu.

La prédiction s’est avérée juste. Après avoir essuyé deux sets humiliants de la part du jeune suisse, Nadal reprend la main et remonte à 3 jeux à 1. Nadal reprend courage, mais son physique aujourd’hui n’est pas au top. Nadal remonte, mais Wawrinka ne lâche rien. Quel match étrange, mais quel match!

Je suis en général habituée à faire d’autres choses pendant les matchs, car sinon mon cœur prend un sacré coup. Je ne suis pas cardiaque, mais chaque point est soit une sacrée victoire soit une sombre malédiction.

Pour la suite du match, Wawrinka doit se battre contre lui-même. Nadal a retrouvé du mordant, mais comme le dit le commentateur , « il serait bête de se faire battre par un joueur qui n’utilise que 40% de ses capacités ». Puis : « C’est vraiment un match sans queue ni tête. » Le commentateur pense que Wawrinka mériterait largement de gagner le match. Wawrinka ne lâche rien et il a raison.

Voilà, le suspens est tombé : Stanislas a remporté le match !!! Quel bonheur, quelle fierté pour notre « petit suisse »! Stan reste très calme pendant la remise des lauriers. Il doit sûrement être en train de digérer sa victoire. Il ajoute un nouveau nom dans le palmarès des gagnants de l’Open d’Australie. Il est le 99ème joueur à accéder à la finale de ce tournoi. C’est super que de tant d’années de travail acharné ont payé !

Encore bravo Stan….la Suisse est un petit pays mais nous avons définitivement un GRAND joueur !

PS : 4 ans plus tard, vous pouvez lire mon commentaire sur le match d’anthologie Federer-Nadal (un classique des légendes! )

stan open australie

2 réponses à « L’agonie d’un roi (Aussie Open 14) »

  1. Avatar de Et Dieu ressuscita Roger (Aussie Open) – Anaïs Zufferey

    […] a battu Wawrinka pour rejoindre le taureau de Manacor en finale. Stan, qui avait battu Nadal en finale de l’Aussie Open en 2014, n’était pas sous sa forme Pokémon […]

  2. […] by Sydney Morning Herald, BBC, Guardian, New York Times, RTS Swiss public television and a Swiss student […]

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