Lors de mon séjour à Londres, j’avais une série d’attractions à ne pas rater, dont le Harry Potter Tour (studios Warner Bros). J’avais pris soin de réserver mon ticket un mois à l’avance sur Internet. Le jour J, me voilà sur le quai de Fountain Square, mon coeur de moldue (non-sorcière) battant la chamade, attendant frénétiquement le Magicobus. Ce bus customisé dans l’esprit du film devait m’amener jusqu’aux studios en dehors de la ville (je l’avais repéré la veille et ce n’était donc pas le fruit de mon imagination).
Soudain, un manager de Warner nous désigne un bus. Et là, quelle cruelle déception. Le bus est nu, aussi blanc que mon visage, quand je découvre le char en question. Mon enthousiasme enfantine prend un sacré coup de Cogneur. Mais je ne vais pas me décourager en si bon chemin et monte donc dans ce bus triste comme la pluie. Pour nous mettre dans le bain, on nous diffuse le premier volet des films Harry Potter. Ça me requinque de revoir Harry, Hermione, Ron et Drago Malfoy (mon fantasme de l’époque), en jeunes poupons sorciers. C’est d’ailleurs fascinant d’avoir grandi avec Harry tout au long des livres, personnage qui représente, pour beaucoup de jeunes et moins jeunes, un véritable héros (ami?) d’enfance.
Après une bonne heure de route, le bus déboule devant les studios Warner, en dehors de Londres. A peine suis-je descendue du bus que la magie commence. En effet, une nuée de gnomes (heu d’enfants en sortie de classe) me dépasse, avec l’attirail complet de l’apprenti magicien sur le dos. Cape, chapeau, baguette, lunettes rondes, chaque enfant porte au moins un accessoire, si ce n’est le costume complet de l’univers de Potter. Même les professeurs accompagnants sont affublés des habits de sorcier. Me voilà pomme dans ma tenue de ville ! De mon temps, si j’avais pu avoir des sorties de classe pareilles, je me serais levée à l’aube !
Dans l’immense hall d’entrée, on vous propose des audio guides que je vous conseille vivement (~ 5£). Vous entendrez des témoignages de l’équipe de production et verrez des images de la conception de cet univers. Car oui, l’Harry Potter Tour c’est avant tout le « making of », les coulisses de cette super production. Ce détail rassurera peut-être les parents, car même sans avoir lu le livre (si c’est possible?!), il est passionnant de découvrir comment faire voler un balais, de connaître le nombre de baguettes fabriquées pour les tournages, la manière dont les créatures prennent vie, etc.
Les animatrices de l’accueil sont très drôles avec leur humour British. Elles ont testé la ferveur des visiteurs pour chaque maison de Poudlard: « qui est dans la team Poufsouffle »? (bide complet), « Serdaigle? » (des voix se font entendre), « Serpentards? » (déjà bien plus d’adeptes), pour finir par « Gryffondor?! », auquel répond un rugissement approbateur et unanime du public. Cette réaction est légitime quand on sait que les trois héros du livre appartiennent à cette maison.
Les immanquables de la visite
Le film d’introduction à la visite, où Emma Watson, Daniel Radcliffe et Rupert Grint évoquent leurs 10 ans de tournage dans la grande « famille » Potter. A un moment dans ce film, les acteurs sortent par une porte. L’écran de cinéma de la salle se lève, découvrant la porte à l’identique en bois, soit l’entrée vers l’exposition. Ça y est, le portail vers un autre monde s’ouvre à moi!
La plus grande salle d’exposition est une caverne d’Ali Baba. On y trouve les décors gigantesques utilisés pour les films, les accessoires magiques, dont des louches tournant toutes seules dans leur marmite. Les explications techniques côtoient la magie, constamment. J’ai un coup de coeur pour la vitrine où sont exposées les baguettes magiques, dont chaque personnage du livre possède un modèle propre. Celle de Voldemort, heu Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pardon, est très belle, faite en os recourbé (et si vous avez 22 pounds à jeter par la fenêtre -ou z’êtes un fan inconditionnel-, achetez-la à la fin de la visite).
Le deuxième clou du spectacle est le Poudlard Express, parqué dans une immense halle. Ce pimpant train rouge à vapeur en jette. D’abord par sa taille imposante, puis par la vapeur exhalée de sa machinerie donnant du mystère quand Harry embarque pour Poudlard. Ensuite, par l’intérieur décoré à l’ancienne, avec des vieilles lampes et des bonbons choco – grenouilles posées ça et là, le tout dans un style victorien. Il est possible de déambuler dans le couloir du train pour découvrir ces cabines (vous prendrez patience lorsqu’un fan plus fan que le calife bloque le couloir, affairé à photographier chaque « inch » des cabines…).
Après le train, vous pourrez vous arrêter au restaurant pour manger un hamburger ou hot dog, avant de continuer l’aventure (nourriture pas incroyable, mais la sorcellerie ça creuse!). La deuxième partie est dévolue à la création artistique du film. Dragons, elfes de maison, grimoires vivants: tous les squelettes et mécanismes vous seront dévoilés. Tellement bien réalisé, qu’on ne s’étonnerait pas de voir le griffon mécanique déployer ses ailes et s’envoler (et moi sur son dos).
Vous passerez aussi par le chemin de Traverse, où Harry a acheté sa baguette chez Olivander et retiré son compte épargne à la banque Gringotts (pardon si je vous ai perdu dans ces explications). Les décors, bien que des simples façades en plâtres et bois, sont stupéfiantes de réalisme. On se laisserait avoir par le sol, dont les dalles sont aussi fausses que les murs. Mais ce bricolage marche à merveille. Ce doux mélange entre la magie et la réalité nous donne envie de se perdre dans ce monde parallèle et d’y rester.
La dernière pièce maîtresse, et pas des moindres, est la maquette GEANTE de l’école de Poudlard. J’écris « géante » en majuscule pour tenter d’évoquer la taille iréelle de cet édifice. Une musique envoûtante nous berce pendant que l’on tourne autour de cette beauté. Cette reproduction est si grande, que l’on a presque envie de traverser le grand pont en bois en tirant sa malle pleine à craquer, d’entrer dans la Salle Commune, partager une Bière au Beurre avec Harry, parler sorts et potions avec Hermione, évoquer les matchs de Quidditich avec Ron…mais je me perds. Sans doute le moment de poser ma plume de chouette, prendre ma lanterne pour aller dormir dans le dortoir des Gryffondor. Non, il faudrait plutôt revenir au monde réel. Enfin pas sûre que j’en aie vraiment l’envie…
Magiquement vôtre,
Sïana Tréma.


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