Aujourd’hui, nous parlons des bienfaits de la pratique de la randonnée à peaux-de-phoques (« ski à la montée ») dans son côté méditatif.
L’idée laisse déjà un goût de scandale, vus les nombreux accidents hors des pistes balisées. Inutile de rappeler la nécessité de pratiquer le ski hors-piste avec une connaissance de la météo, de la neige, de « lire la montagne ». Mais la presse le rappelle tous les jours et surtout ces jours.
Pour ma part, je pratique la randonnée à dose raisonnable, avec quelqu’un de sûr à mes côtés. Les premières montées sont difficiles, car le corps rouillé est sollicité à haute altitude. C’est à ce moment que l’aspect méditatif entre en jeu. Pour surpasser la douleur physique, l’esprit doit se concentrer sur autre chose. On ne pense plus à ses jambes en feu, mais on regarde nos bâtons qui s’enfoncent dans la neige poudreuse. Un souci du quotidien nous assaille, alors on se concentre sur un oiseau qui plane dans le ciel. Selon les endroits, la montagne offre une tranquillité sonore du diable. C’est si silencieux parfois, que l’on croit être sourd ou plongé dans un aquarium. Seul le crissement des skis sur la neige, bruit délicieux, brise ce silence de cathédrale. L’esprit vagabonde, entre émerveillements de la nature et pensées pragmatiques.
Mon intérêt pour la méditation s’est renforcé à la lecture de Fabrice Midal, philosophe français et enseignant de la méditation (« Foutez-vous la paix! et commencez à vivre »). Voici sa philosophie: » La méditation telle que je l’entends n’est pas une technique (…), elle n’a rien de mystérieux. Elle est un art de vivre. L’art de se foutre la paix. » A travers son livre, Fabrice Midal nous invite à faire la paix avec nos pensées, positives comme négatives, à poser un regard sur elles comme au microscope, en les observant sans porter de jugement ni d’analyse. Dans une société où chacun se compare à l’autre et se remet en cause, foutons-nous la paix (nom de dieu) !
C’est ainsi, skis au pied et tenue polaire me rendant méconnaissable, que je chemine dans la neige. Sans musique dans les oreilles, je privilégie d’entendre la nature, mes pas. Encore plus salutaire, j’entends les lugeurs et skieurs arrivant entre trombe en sens inverse. Le silence dans mes oreilles me permet aussi de méditer. En essayant de ne pas juger mes pensées, juste les observer, comme le conseil Midal. Méditer sur l’année 2017 écoulée, sur l’année 2018 qui arrive bientôt, méditer sur quel beau pays dans lequel on vit quand même, méditer sur pourquoi diable ne fais-je pas de peaux-de-phoques plus souvent ? Oups j’analyse trop. Encore un bout de chemin avant de devenir le Dalaï Lama!
Ce blog est le dernier de l’année 2017, année riche en rebondissements. Nous nous retrouverons en 2018, année que je vous souhaite remplie de joies, de surprises, mais surtout où vous vous foutrez-la paix ! 😉
Littérairement vôtre,
Anaïs / Sïana
Référence: Fabrice Midal: « Foutez-vous la paix! et commencez à vivre », Flammarion, 2017.

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